Le Bon, la Brute et le Truand à Brands Hatch
22 octobre 2012
Une invitation sur le circuit de Brands Hatch en pleine campagne anglaise cela ne se refuse pas. Brands Hatch respire bon l’Angleterre amoureuse des sports mécaniques. Briques rouges ornant les stands, gazon verdoyant léchant la piste parfaitement entretenue. Ce circuit au tracé vallonné entre plaines et forêts à quelques kilomètres de Londres, nous replonge immédiatement dans les escapades campagnardes de la série Amicalement Vôtre.
Brands Hatch c’est aussi la Formule 1 des années 60 et le milieu des années 80. On se rappelle John Watson, Niki Lauda, Gilles Villeneuve puis Prost et Senna. Impossible d’imaginer une F1 de cette époque rouler sur un tracé aussi étroit, parsemé de montés et descentes, qui plus est sans aides électroniques avec une boîte « meca » difficile !… La courbe en dévers après la ligne droite des stands plonge sur la droite dans une cuvette pour remontant aussitôt vers une épingle. À l’époque les pilotes de F1 passaient cette courbe à 200 km/h dixit mon instructeur local et prenait 4G dans la cuvette tellement la compression était forte ! Et nous à 120 km/h on l’a déjà bien senti la compression !
Ford France avait convié l’équipage « by Andrée » de l’Audi Endurance Experience 2011 (Le Tone d’Intersection, Yan du Blenheim Gang et MyVision) à venir découvrir sur la petite portion du circuit 3 voitures très différentes. Apprentissage du circuit avec une Focus ST 250 ch (le Truand) puis décollage avec la nouvelle Mustang Shelby 500GT de 670 ch (la Brute) ! Et enfin régalage avec le prototype unique de Caterham au moteur Ford de seulement 1L de cylindré et ses petits 125 ch (le Bon).
L’évidence serait de dire que nous étions ultra excité par conduire 670 ch (mon record à ce jour ) sur un circuit. En fait la voiture étant surdimensionnée par rapport au tracé, l’exploitation était compliquée. Ça glisse, ça bouge parce que trop lourd et ça pousse fort en ligne droite. D’accord, on arrivait environ à 230 km/h au point de freinage avant de plonger dans la cuvette. Le virage vous sautait au visage dans un bruit assourdissant d’un V8 américain glouton ! Non, la Brute était séduisante sur le papier mais pas extraordinaire en comportement.
La Brute…
La ST et ses 250 ch transformaient le bon break familial en une joyeuse sportive glissant harmonieusement en courbe, s’inscrivant bien dans la logique des Shooting Brake britannique au coeur résolument sportive mais comme le diraient les Anglais avec modération. On l’appellera le truand car elle nous truande avec son côté sage qui se révèle autre sur la piste, son tempérament joueur se dévoilant ! Les ST étaient en conduite à droite (made in England) en boîte mécanique ! Une première sur circuit pour nous !
Les Truands
Non, la bonne surprise c’est cette petite voiture issue de la Caterham au petit moteur. Peu puissant, seulement 125 ch, mais 550 kg sur un châssis rigide, « le bon » se pilote à ras le seul, sans portière. On enlève le volant pour rentrer dedans du côté droit (bien sûr !), et on roule tête et corps au vent, comme une vieille monoplace dont la coque ne monte pas au-dessus des épaules. Sensations immédiates ! Même avec si peu de puissance, l’amusement est total. On rentre dans les courbes sans couper, juste une petite pression sur la pédale de frein pour placer la voiture, talon-pointe et hop un rapport en moins pour sortir du virage en accélération. Avec plusieurs tours, on se croirait presque en karting. le bon compromis entre poids/puissance/consommation.
Le Bon…
On remerciera Luc chez Ford France qui nous a organisé cette journée, on remerciera également la météo, clémente le jour des essais. Les premiers tours du matin sur une piste bien mouillée de la veille était, comment dire, so British ! Et même sous la pluie, on aurait bien fait la seconde partie du circuit qui s’enfonce dans la forêt…
Luc, Yan et moi
Tenue recommandée (la mienne) pour Brands Hatch